C'est le jour du onze Novembre dernier, que Marcel Daval, cet ancien Girmontois, s'est un peu confié à nous. Il nous a dit : Le jour ou j'ai connu la libération, le 12 mai 1945, j'étais en prison à Léonberg, un petit village qui se trouvait en hauteur. Nous avons vu les chars américains arriver, au fond de la vallée. Aussitôt, nous avons été livrés à nous même. Je me suis caché dans un gros tas de sciure qui servait pour faire la litière des bêtes. J'y suis resté un après midi, et une nuit. Au petit matin, j'ai vu un prisonnier paysan qui venait nourrir les cochons, je l'ai hélé. Il m'a conduit dans une ferme francophile. J'y suis resté 12 jours, puis j'ai pris une moto (toute neuve) et je me suis sauvé. Le premier militaire que j'ai rencontré, à Biberach, était Alain Koeclin de Remiremont, mon voisin ! Excusez moi Marcel je ne sais plus quand c'était, mais je sais également que vous êtes allé de Léonberg (près de Stuttgart) jusqu'à Ulm à pied. J'ai toujours été un grand résistant, mais je l'ai payé très cher. A un moment, je ravitaillais la classe 42 qui était planquée à Chateau grenouille, ou aux Granges du Bois, à St Bresson. Je travaillais sous les ordres du Commandant De La Fenêtre (Tissage de la Mouline), de Mr Gunslay Père, et de Mr Grenier, maire de Remiremont. Voilà une petite partie du parcours d'un homme qui a toujours risqué gros, pour venir en aide à autrui. J'ai promis de lui rendre visite, un jour, il m'en dira plus, car je suis persuadée, que le reste de son histoire vous passionnera également.

/images/11 novembre 009.jpg