Les membres du Centre Communal d'Action Sociale, fraichement renouvelés, ont eu la joie d'accueillir, ce dimanche, une vingtaine d'anciens de plus de 70 ans.

C'est une sorte de reconnaissance pour ce qu'ils ont fait de leur temps d'actif, en oeuvrant chacun à leur manière, pour faire du village ce qu'il est aujourd'hui.

Il est bien reconnu que toute aventure, toute réalisation, toute construction reposent toujours sur une base, sur des fondations, sur un passé, et que ce passé devient la force d'aujourd'hui.

Sur la vingtaine de présents, (14 s'étaient excusés), nous retiendrons les deux vaillants doyens, Lucie Mathiot 88 ans, et Marcel Daval 87 ans. Tous deux incarnent des pages d'histoire.

Lucie, très ancrée dans la tradition, fait tout ce qu'elle peut pour transmettre un maximum de son savoir et de son parler en patois, afin de valoriser une tradition linguistique qui a tendance à disparaitre, sa tête est pleine de souvenirs que chacun aime solliciter, et sa verve ne laisse pas insensible.

Marcel, lui, a beaucoup à raconter à qui veut bien lui rendre visite. Son passé militaire est très intense en aventures extraordinaires. Nous retiendrons ce passage de 1944 à 1945.

Il nous dira Cela fait 64 ans aujourd'hui que j'étais arrêté dans le bois de la Racine, par la Wermart, J'ai été ficelé comme un saucisson, et obligé d'aller à pied à Rupt, puis au Thillot, ou j'ai été attaché à un poteau. Je suis allé ensuite à Gerardmer durant 13 jours, et ensuite en Allemagne, dans des prisons à Fribourg. Le 28 novembre 1944, j'y ai subi le bombardement, c'était très impressionnant, seule la cathédrale subsistait. Puis j'ai été transféré à Léonberg, dans une forteresse à côté de Stuttgart. Nous étions jusque 28 dans les cellules, il était impossible de s'allonger pour dormir. Après je suis allé à pied à Ulm, et j'ai été libéré à Biberach. Je suis resté 15 jours dans une ferme, on m'a donné une moto pour rentrer ici. En passant la douane à Vieux-Brisach, j'ai failli tomber sur le pont. Lorsque je suis rentré au Girmont, fin mai 1945, quelqu'un à fait sonner les cloches. En septembre 1944, je pesais 95 kilos, à mon retour, je ne faisais plus que 47 kilos...

Voilà une tranche d'histoire que Marcel nous a révélée, cela n'a pas toujours été facile pour lui, d'évoquer ces moments douloureux. Aujourd'hui, il en parle un peu plus facilement...

A 87 ans, il a une vue, et des jambes qui n'ont plus vingt ans, mais il aimerait bien pouvoir parler plus souvent.

Doyens et nouvelles réunis

Derrière ces deux doyens, il y avait deux autres personnes de plus de 80 ans, et deux nouvelles : Rose Thierry, et Odile Daval,__ bien contentes de faire partie du groupe. Chacun a apprécié l'arrivée de Léon Daval au moment du dessert. On lui souhaite un prompt rétablissement.

Le menu, entièrement concocté par les Odiles, Paulette, Maryse, Martine, et Valérie, a fait l'unanimité. Il ne revenait rien en cuisine, cela devait être bon ! Jean Luc avait en charge la boisson.

La nouvelle équipe municipale du CCAS

Chacun a passé un bon moment, et espère, que l'an prochain, il sera toujours là, au milieu de cette grande table. Jean Marie Manens, maire a souligné combien ce repas avait son importance, salué la nouvelle équipe qui a accompli sa nouvelle fonction, avec brio.

C'est au son de l'accordéon de Jean Paul, et avec les choristes du jour, que la soirée s'est terminée.

Grands moments d'échange lors de ce repas offert aux plus de 70 ans.