C'est à Delle (90) que s'est tenu le 8ème colloque du patois roman. Francis Busser, président des patoisants de Belfort ouvrait ce colloque en disant : "Le patois est la saveur de nos origines. Nous avons mis cette année l'accent sur les proverbes, une richesse pour notre patois, nous les avons entendus sur les genoux de nos mamans. Ils ont une connotation très particulière lorsqu'ils sont dit en patois. Ils sont transmis de générations en générations, ils appartiennent à une tradition collective, dont ils traduisent le terroir, la mentalité et la culture. Ils disent de mille et une façons la sagesse d'une population, sa manière d'appréhender le monde et la vie."

Ce à quoi l'adjoint au maire à répondu, Ce matin je suis tout émerveillé, et tout réjoui, je viens faire un formidable saut en arrière. Ce patois enrichi notre patrimoine culturel. On oserait presque dire que le français n'est qu'un patois qui aurait réussi !

Au milieu de l'Alsace, de la Lorraine, de la Franche Comté, et des 2 cantons du Jura Suisse, les 12 académies, tables ou groupes de patoisants ont fait état de leur patois, de leurs différences, mais aussi et surtout de leurs nombreuses similitudes, à travers une liste de proverbes identiques traduits par chacun. Chaque groupe a également fait découvrir un dicton de chez lui par le biais d'une petite scénette.

Lâs Patoisants dâs tros R'vères étaient partis avec râteaux fiureils, soleil, nuages, taons et chapeaux de paille, pour représenter cette expression : Lé temps sé monte, lâs tons bihhant, lâs fommes guerniant : avi z'en ! (lisez : le temps se monte, les taons sont là, ils piquent, les femmes grognent : allons nous-en !).

A 11 h, en l'église St Léger, dans une magnifique église pleine, tous ont assisté à une messe en patois, ou les 60 personnes de la chorale dirigés par une main de maitre, ont entonné les chants en patois de très belle manière, l'assemblée locale et patoisante suivait en patois, ou en français : une belle image de Pentecôte !

En conclusion, il a été dit que le patois s'apprend en dehors de l'école, il traduit la joie, la peine, l'humour, le courage et les rêves de ceux qui nous ont précédés. Seul dans son coin, le patois dépérit, mais il devient fleurissant lorsqu'on se regroupe ! Parler en patois, c'est mettre du soleil dans sa voix.

Le prochain colloque se déroulera à Val de Villé (67), l'accent pourrait être mis sur comment orthographier les sonorités du patois.