Dans les campagnes autrefois, chaque paysan distillait régulièrement les fruits récoltés sur sa ferme. Il bénéficiait d’un droit d’exonération pour un certain nombre de litre d’alcool pur produit, qui au fil des temps, peu à peu disparaissait, ce droit n'étant plus transmissible.

Une nouvelle loi, argumentée par le député Vannson, a permis de redistribuer autrement ce droit à tous les propriétaires de vergers.

Ce vendredi, au marché d’été, les organisateurs ont voulu mettre en valeur cette tradition ancestrale et magique que représente la distillation. Avoir des fruits est une chose, les distiller en est une autre, et arranger la goutte en est une troisième.

Les fruits doivent être bien murs pour avoir une bonne teneur en parfum et en sucre, donc en alcool et pour une bonne fermentation. Celle-ci s’opère généralement très vite dés la mise en tonneau, et peu durer quelques semaines. Après on peut attendre un peu pour distiller, cependant vous avez la poire qui ne supporte pas trop l’attente en fut.

La distillation, régie par le service des douanes, suppose la mise sur le feu de la matière dans un récipient homologué, souvent à bain marie. La chaleur apporte par le côté sucré, une condensation d’alcool qui, à travers un serpentin traversant un récipient d’eau froide, se transforme en alcool liquide pouvant se chiffrer jusqu’à 70 °, et descendre petit à petit jusqu’à ce qu’on appelle les petites eaux. C’est une opération de minutie, de magie, toutes les étapes ont leur importance.

Même après cette distillation, lorsqu’on arrange la goutte, à un degré agréable en bouche, il faut tenir compte de la température de la pièce ambiante, et de celle du produit que l’on désir « arranger ». On regarde aussi l’origine de l’eau, surtout pas celle du robinet. Dans nos contrées, on distille essentiellement la cerise, (le kirsch) et différentes variétés de prunes.

Voilà ce qu’Alain Grillot a répété, inlassablement, tout au long de la soirée, près de l’alambic amené spécialement pour la soirée sur le marché d’été. Tout était là, la cuve en cuivre, le feu alimenté par du fin bois de hêtre, le serpentin dans le bac d’eau froide, le décalitre, les éprouvettes et les alcoomètres, sauf que la matière distillée n’était autre que de l’eau : loi Evin oblige !

Autour de cette animation, on retiendra que plus ça va, plus il y a de monde. On pensait avoir atteint le maximum vendredi dernier, et bien non, Antoine, jeune préposé aux parkings, nous a dit : maintenant, les voitures, on les accroche aux clenches de portes ! Ceci étant une boutade, mais les déferlantes qui envahissent ce petit village de montage bien avant 18 heures, et tout au long de la soirée, font que l’on se dit, jusqu’ou va-t-on aller ?

Tous les commerçants et artisans semblent satisfaits de ces belles soirées d’été, où leur savoir faire, et la qualité des produits ou l’originalité de leurs objets, trouvent, ici, une juste consécration.

Vendredi prochain, le thème retenu est la chasse. Il y aura une reconstitution d’un espace forestier, la présence des trompes de chasse, exposition de trophées, et possibilité de déguster du sanglier cuit à la broche par le biais de la Fédération de Chasse. Rendez vous le 17 août, à 18 h !