Ce dimanche, le Centre Communal d'Action Sociale a honoré les anciens du village en les conviant pour le traditionnel repas. Ils étaient 18 a avoir répondu à l'invitation qui leur a été faite, plusieurs s'étaient fait excuser pour raison de santé. Jean Marie Manens, maire a accueilli François Vannson, le député, qui a annulé sa journée de chasse pour pouvoir être là. Très heureux d'être invité, il a félicité les cuisinières qui chaque année réalisent des prouesses.

Il reconnait aimer tout particulièrement ce village, si petit soit-il, qui a su faire évoluer les choses, il y a une bonne entente, ici personne n'est avare d'effort dira t-il. Il a souligné combien l'Abbé Leyval pouvait être fier de l'église, on a souvent vu des municipalités qui baissent les bras lorsqu'il faut entretenir des édifices religieux. Une bonne ambiance a régné tout au long de l'après midi, Pierre a fait sa confession annuelle,

il pense qu'il vaut mieux vendre le champignon géant, que de le conserver, on pourrait se payer de nombreux steaks ! Tous ont eu une pensée pour les absents.

Marcel, le doyen (né le 5 février 1921) a bien voulu nous parler d'une période assez douloureuse de sa jeunesse.

Le 20 septembre 1944, je mange avec les américains sur la place de l'église. Ensuite, alors que je montais vers Remiremont en vélo, j'ai été arrêté avec deux autres personnes, en dessous de chez Marcel Perrin, par les allemands. On a été ficelé comme des saucissons, et nous sommes allés à pied jusque Maxonchamp, puis en camion jusqu'au Parc St Jean au Thillot. Nous y sommes restés quelques jours, comme je ne marchais pas assez vite, j'ai pris un coup de pied au derrière, je suis tombé et le poste de radio aussi... Après maintes péripéties nous sommes arrivés à Gérardmer, puis à Schirmeck et à Fribourg. J'y ai perdu 50 kilos, je ne mangeais que de la soupe de betteraves.

Le 10 Janvier 1945, on est allé dans un camp près de Stuttgart. Les américains sont venus, ils nous ont emmenés jusque Ulm à pied. Je me suis caché dans un tas de sciure, et j'ai enfin été libéré. Je suis revenu au Girmont le 12 mai 1945 avec une moto allemande. Quand on m'a vu passer au village, les demoiselles Jacquot ont fait sonner les cloches.

La journée s'est terminée avec le café et les chocolats de Milou Houillon, présidente du Val Club, retenue par ailleurs.