Le patois : une langue qui disparait du paysage linguistique actuel, mais que certains essaient de faire perdurer à travers différentes actions et manifestations.

Ce samedi, au Val d'Ajol, les patoisants des Trois Rivières, derrière leur président Del Daval, ont organisé le 11ème colloque des patoisants de langue romane afin de rassembler toutes les associations du massif vosgien : Labaroche, Ban de la Roche, Ste Marie aux Mines, Belfort, Gérardmer, Frahier, Raddon, la Voye, Val de Villé, Xertigny, Fréland.

Les élus sont venus soutenir cette action de sauvegarde d'un patrimoine linguistique qui se fait de plus en plus rare : François Vannson député, Philippe Faivre conseiller général du canton de Plombières, Alice Morel conseillère générale du canton de Saâles, Jean Marie Manens, maire du Girmont, et Frédéric Mathiot remplaçant Jean Richard maire du Val d'Ajol excusé. (Étienne Curien, Pdt de la Communauté de Communes des Vosges Méridionales était également excusé).

Chaque groupe avait la mission d'exprimer en patois de chez lui, un événement de la vie d'hier. Même si les patois se ressemblent, même si on y retrouve les mêmes racines, parfois les voyelles changent, (on est proche du vieux français) cependant certains sont un peu plus difficiles à comprendre.

Chaque histoire présentée reflétait bien cette vie tranquille d'hier, avec des anecdotes qui font aujourd'hui sourire : le barrage des mariés, le retour de messe, le retour de fosse, une discussion en 1880, les foins, les pommes de terre, le pèlerinage du Petit Rombas, une histoire de conseil municipal et le dônage.

On retiendra plus particulièrement l'histoire de "la matrosse d'éceule", la maitresse d'école, le jour de la visite de l'inspecteur : interrogation des enfants... réponses en patois : Aïe aïe aïe ! Une véritable pièce de théâtre montée par les patoisants de Frahier (70) !

On soulignera également la belle prestation des enfants de l'école Ste Marie qui sont venus chanter deux comptines en patois. Tout le mérite en revient à Muriel Richard, directrice de l'école Sainte Marie, qui a appris ces chants aux enfants en ne faisant travailler que la mémoire : de quoi attendrir les parents et grands parents venus les soutenir. Bravo à ces enfants qui ont accepté de relever le défit

Pour que le patois résiste, il semble que chacun ait fait le choix de l'écrire, de le parler encore un peu, mais les référents font de plus en plus défaut.

A l'image des patoisants de Gérardmer qui étaient 120 membres lors de la création de l'association, aujourd'hui, ils ne sont plus que 25... : l'avenir semble se compromettre.

Philippe Faivre qui a entendu le patois dans la bouche de son grand père, dira "lorsque j'étais jeune je ne l'ai pas parlé, maintenant, je ne sais pas si mes neurones me permettraient encore de l'apprendre..."

Enfin pour une journée de la fête du patrimoine, en voilà bien une qui en a valorisé un d'importance ce samedi : le patrimoine linguistique !

Voir Galerie Photos Excusez moi pour la faute de frappe à Patoisants, je ne veux pas rectifier, ce serait trop long.