Venus passer la journée à l'étang intercommunal du Villerain avec un titre de pêche donnant droit à 2 cannes, Pierre Pétin et son épouse de Dommartin les Remiremont se sont tranquillement installés au bord de l'eau, avec le pique nique dans le sac. Depuis l'âge de 9 ans, Pierre achète ses titres de pêche tous les ans, cela fait 63 ans que cela dure : une véritable passion.

La journée se passe, avec une prise d'un brochet de 55 cm dans l'après midi. Tout à coup, la canne de Mme manifeste des mouvements de touche. Pierre dit alors : je vais ferrer et toi tu reprendras...''

La bête a dégusté mon petit gardon, comme on prendrait une cacahuète à l'apéritif. Mais très vite il a pris de la vitesse. Je me suis dit on va connaitre un moment d'émotion.

Il a laissé filer la bête pendant une minute, le mystère était entier : taille moyenne ou molosse ? J'ai tendu le fil afin de favoriser un bon ferrage, il m'a pris une trentaine de mètres de fil et s'est retrouvé au milieu du plan d'eau. Il tenait le fond avec beaucoup de lourdeur : j'ai compris que c'était un gros; le combat a commencé. Cela ressemblait plus à une pêche au gros. J'essayais de le ramener vers moi. J'avais monté ma canne sur du 30/100 pour une résistance de 5 à 6 kg : il fallait se montrer subtil ! Je l'ai laissé repartir 5 à 6 fois, il perdait son jus. Dans l'eau, son élément, il dispose de toute son énergie, aussi je l'ai fait naviguer un peu à fleur d'eau, il est alors entré dans l'épuisette d'un voisin carpiste, venu me prêter main forte. C'était bien un molosse : 117 cm et 15,700 kg, le plus grosse prise de ma carrière de pêcheur en eau douce.

Pour moi, la pêche, c'est une passion viscérale, une communion à chaque sortie avec la merveilleuse nature, le mouvement de l'eau, des décors sans cesse différents selon le niveau de l'eau et de la lumière, la recherche des mouches qui vont me permettre d'aborder la faune aquatique sont autant de raisons de me réjouir d'aller à la pêche.

Je suis un conservateur des techniques anciennes de pêche, j'aime la pêche à la mouche naturelle. En observant la nature, je déplore cependant la renouée du Japon qui envahit les rives, les hérons, il en faut, il mangent des souris, des grenouilles mais ils sont de plus en plus nombreux à piller les petites rivières, et la présence des cormorans, mais qu'y pouvons nous ?

L'étang intercommunal du Villerain est encore ouvert à la pêche jusqu'au 11 novembre.