Paulette m'avait donné il y a quelques temps un vieux carnet d'histoires de chez nous. Il a été écrit par Jean Sapin, vers 1938/1939, imprimé par l'imprimerie Lalloz-Perrin et vendu par la librairie Devisschère à Remiremont.

J'ai pris la décision de vous en mettre chaque jour un petit fragment, on commence :

Voulez-vous que nous fassions ensemble une promenade à travers le passé régional pour réveiller quelques fiauves ? Nous n'avons qu'à glaner dans le folklore de chaque localité.

A tout seigneur, tout honneur, je commence par Remiremont. Les romarimontains qui sont si fiers de porter ce beau titre, étaient communément appelés les "foireux", c'est-à-dire coureurs de foires.

Partent-ils chargés de marchandises, pour une destination quelconque, leurs concurrents, d'après eux, n'ont qu'à céder la place et promptement, s'ils ne veulent pas mourir de faim.

Se mettent-ils en route les mains vides, ils ont de gros approvisionnement à faire, et nettoieront de fond en comble tous les marchés sur leur passage.

Au retour, c'est une autre antienne : les vendeurs n'ont rien vendus et les acheteurs rien acheté.

Ce sont les habitants de Plombières, les Piamères qui ont ainsi méchamment baptisé leurs voisins ; mais les gens de Remiremont se sont vengés en les appelant les Cuchaudés dé Piamères, c'est-à-dire les échaudés, les mouillés, les lavés à l'eau chaude.

Un ancien proverbe nous prête un défaut beaucoup plus grave. On dit :

Vaurien comme un Spinalien, Grossier comme au Val de Saint Dié, Poltron comme à Remiremont

A suivre.