Ils étaient 27 à profiter de la sortie à la brune nuit de ce mercredi soir.

Partis derrière Luce et Dominique, en direction du Dropt puis de la plate forme d'envol des ULM, les marcheurs ont grimpé jusqu'à l'orée du bois, ou Denis Perrin, bûcheron professionnel local, les attendait, installé dans son petit salon de bois (confection locale à son initiative), en bordure du sentier balisé "cercle bleu".

Il a présenté le fléau qui habite nos forêts et hante les propriétaires forestiers d'aujourd'hui, à savoir le scolyte. écorce en main, scolytes dans un pot de verre, il a expliqué le pourquoi et le comment se développait ces coléoptères. Leur installation étant le plus souvent facilitée par une déficience hydrique temporaire de l'arbre. Quand on s'aperçoit que l'arbre est attaqué et est en train de mourir, il est déjà trop tard pour intervenir, les scolytes ont déjà fait leurs dégâts et sont sur un autre arbre : cela va très vite.

Il y a plus de cinquante ans, les propriétaires terriens ont planté des épicéas en grand nombre sur leurs parcelles. Aujourd'hui, on essaie de raisonner autrement, avoir des parcelles boisées : oui, mais plus de monoculture, une pluralité dans les essences est à développer. On dira que la biodiversité "donne la vie". Des essais sont faits par endroit pour trouver des essences plus résistantes, mais le résultat apparaîtra à long terme.

Puis le groupe s'en est allé dans le bois, derrière Denis, qui connaît le bois comme le fond de sa poche, à la conquête de la pierre des Suédois. Elle est apparue à proximité d'un ravin fait de moraines. Si la végétation a repris du volume, on peut encore imaginer l'importance de ce lieu stratégique pour pouvoir contenir toutes les attaques.

Le Camp des Suédois

Sur la parcelle 89, dans le secteur du Haut de l’A, se dresse une pierre en gré rouge ( 1 mètre de haut, base 60 cm X 40 cm)qui serait un vestige du camp des Suédois, camp érigé sous Richelieu, vers 1645 (à l’époque de la Guerre de 30 Ans). En contre bas, se trouvent des moraines.

Armand du Plessis, évêque de Luçon, Cardinal de Richelieu a été nommé ministre de Louis XIII, en 1624. Durant 20 ans, son activité a été essentiellement mise au service de l’évolution du pays vers une monarchie absolue. Il a, entr’autre, abaissé la noblesse, ruiné le Parti Protestant, et combattu la Maison d’Autriche. (1585-1642). Le Val d’Ajol, et par conséquent la partie Girmontoise actuelle, appartenait tantôt au Sire de Faucogney, tantôt au Sire de Fougerolles, donc à la Franche Comté, tout en étant partagée avec la Lorraine. La Franche Comté doit ses origines à l’Invasion Espagnole. A cette époque là, le Duc de Lorraine Charles IV, était un homme très controversé. Il aimait la bonne chaire, et les belles femmes. De plus il nouait des alliances contre nature, avec l’Allemagne, voire même avec l’Espagne.

Aussi Richelieu s’est allié aux Suédois pour lutter contre ce Lorrain, aux manières de faire particulières. Les Suédois installèrent leur camp ici. Ils pouvaient voir arriver l’ennemi de bien des horizons, jugez en par le magnifique point de vue qui s’offre à vous, malgré la végétation plus dense qu’à l’époque. Un carnage effroyable eut alors lieu et le Centre du Village qui se trouvait à l’époque à Laître fût détruit ! Après cette bataille, Il ne restait plus, en moyenne, qu’une habitation sur 6 !

Histoire racontée par Mr Chamagne de la Chaume au Val D’Ajol, histoire précédemment relatée par Mr Charles André, imprimeur à Plombières les Bains, sur un document retrouvé chez Lucienne Charbonnier de la Croix, au Val D’Ajol.

Histoire rapportée par Simone.

Voilà un lieu qui aurait bien mérité d'apparaître dans les "Vosges Secrêtes"...

Le retour s'est fait par le tour du Haut de l'A et la Croix de Mission.

La semaine prochaine, les marcheurs de la brune nuit iront tourner autour de la Vigotte. Pour ceux qui souhaitent manger au retour, pensez à vous inscrire avant pour une meilleure gestion de ce repas, par téléphone au 03 29 30 50 91 / 06 73 60 19 99.

L'an prochain, il est possible que ces marches commencent à 17 h et non à 18 h, nous en reparlerons.