Au marché d'été de ce vendredi, sous le thème du petit artisanat, on a pu s'apercevoir, que nombreux sont celles et ceux qui se laissent aller à leur "dada" et réalisent moult choses à partir de matières nobles, comme le verre, la pierre, le bois, l'ivoire et les fibres végétales.

Ces "artistes" étaient venus avec leurs réalisations, mais aussi avec leurs outils afin d'exprimer leur savoir faire en public. C'était le but du thème : faire des démonstrations en public afin d'expliquer, de susciter des vocations, ou tout simplement de démonter le comment faire. Souvent les étapes de réalisation ne sont pas toujours évidentes.

Christine qui est dans la pâte à sel depuis 9 ans, fait ses sujets (macarons, cœurs, personnages, animaux), les peint et les vernis. Digby cisèle des cuillers en bois, des marques page : c'est son hobby.

Que dire du maitre verrier Eddy Legus : magnifique ! Tous les exposants méritaient que l'on s'attardent auprès de leur stand.

Odette Jullier et son métier à tisser

Odette Jullier est venue avec son mari Paul d'Hoéville (54) avec le métier à tisser "d'exposition". Celui là, il a été conçu pour rentrer dans une voiture, mais lorsque nous changeons de voiture, mon mari choisit la voiture, et moi je mesure pour voir si mon métier va rentrer ! nous confiera Odette entre 2 coups de navette.

Très manuelle, Odette a commencé avec les tableaux en 3D, puis a recyclé tous les seaux à charbons de son secteur, elle s'adonne aussi dans les meubles en cartons, et affectionne tout particulièrement le métier à tisser. Ce vendredi soir, elle réalisait une pièce en lainage avec un motif chevron, qui servira pour faire une couverture. Elle varie sa production. Cela va de la réalisation de bavoirs de gamin, inusables, lavables à 40°, de sets de table, de pulls, de ponchos, d'écharpes en soie.

Pour la soie, elle nous dira que c'est très long, elle a 22 rangs pour 1 cm.

Elle est sollicitée par les écoles pour faire des démonstrations avec les enfants. Le soir les enfants repartent avec leurs réalisations.

Lorsqu'on lui demande comment elle a appris, elle nous expliquera qu'elle était dyslexique et qu' à 12 ans, 'je ne savais pas lire. C'est un instituteur remplaçant qui m'a appris de quoi me débrouiller dans la vie courante à partir d'images, de travaux pratiques, (du genre semer les haricots en comptant les grains à mettre en terre). On ne parlait plus de dictée, de mathématiques, de rédaction... La rédaction était remplacée par une histoire que je racontais chaque matin en classe.



Après mon anévrisme, je n'arrivais plus à lire. J'ai appris à tisser en image. On a cherché des documents qui expliquaient en image la manière de faire. Ici j'ai un métier à 4 pédales, mais chez moi, j'en ai 1 à 6 pédales. En fonction de cet équipement je peux tisser des motifs différents d'un côté sur l'autre. Si je me trompe d'un fil, je le comprends rapidement, après je fais plus attention.

Je tisse et je confectionne, je cous, je brode, j'assemble. Un jour Céline, ma petite fille m'a demandé de faire des bavoirs pour ses collègues qui avaient accouché, en me précisant quelle illustrations je devais faire, j'ai fait également réalisé Tintin et Milou pour un tintinophile averti !

Grand marché ce vendredi avec la foule des grands jours, on a senti que les juillettistes étaient là !

Rendez vous vendredi prochain avec les animaux de la ferme.