Del sé souvié : on alla, dévô mé pére, caûpa dâs rains d'boules, pou faire dâs panures.

On ekmensa pouen couse lâs p'tites branses pou on faire dâs nattes. èpré on fia lè panure en errangeant taût c'la ensonne, autouaû d'ïn manche.

On perna di fi d'faie, di coudrier, ou quoi das sauces fendues è doux, pour r'lier taût c'la k'ment qu'è faut.

On perna jé lè panure pou pané lè grange. èpré, on lè perna pou nattier lâs bosas qu'étïnt ente lâs piérres dé bôttes, è l'écurie. Quan el étâ quoi ïn paû pu usa, on s'on serva pou nattié l'éran dé pouau.

Quand è d'véna pu rude, on l'perna pou nattié lâs couôs dé founot. On l'pérna quoi pou brôssé lâs pouerrattes dans l'auge dé lè fontaine. è lè fïn, o sé serva di rehhe pou èlluma lé feuye, mâ on ouedja lé manche pou on faire ène aute panure ! Ran n'sé pèe !

Les fines branches de bouleaux, appelées dans nos contrées les rains de boules, servaient autrefois à faire des balais. Lors de la dernière rencontre des patoisants, ce vendredi, Del Daval a voulu retracer les grands services rendus par de tels balais.

''Je me souviens, a t'il dit : Nous allions, avec mon père, couper de fines branches de bouleaux, pour faire des balais. Puis on commençait par coudre (relier) les fines branches en nattes. Ensuite on les arrangeait ensemble, autour d'un manche, elles se trouvaient liées avec du fil de fer, et du coudrier, ou des saules fendues, et cela à plusieurs niveaux.

Le balai ainsi réalisé, servait à balayer, dans un premier temps, la grange. Les premières pointes usées, on le mettait à l'écurie. Il servait pour balayer les pierres de bottes. Au niveau suivant d'usure, on s'en servait pour nettoyer l'écurie des cochons. Un peu plus usé, il servait alors pour ramoner les tuyaux de fourneaux. Entre temps, on s'en serait pour brosser les pommes de terre que l'on lavait à la fontaine. Puis à la fin des fins, on s'en servait pour allumer le feu ! ''

Paulette avait amené un balai fait par son papa, afin d'illustrer la leçon de choses. De bonnes papillotes décoraient ce magnifique balai !

On peut dire que ce balai multi-service était très utile, et ne causait pas de souci de recyclage !

Savait-on que la ville de Paris, jusque dans les années 90, utilisait 300.000 balais par an pour nettoyer ses rues, tous faits de branches de bouleaux ! Hélas ces branches d’une couleur brun-rouge sombre sont aujourd’hui remplacées par des répliques en plastique d'un vert fluorescent.

Les "petits bonshommes verts" ne recyclent plus leurs propres outils... Dans certains pays, on se sert des branches pour faire des toits de chaume. Les brindilles servent aussi à fabriquer des tissus.