Alors que la France célébrait la 93 ème commémoration de l'armistice du 11 novembre 1918, les habitants du village se sont retrouvés ce vendredi pour une cérémonie particulière.

Jean Marie Manens, maire, a fait lecture de la lettre officielle du président de la république, puis Martine Mathiot a fait état des engagements des différents membres des familles Arnould Fresse. Tout est parti de Julie Fresse épouse Émile Arnould, née au Gravier, puis domiciliée au Moulin Picard et grand mère de Martine Mathiot. Mes grands oncles et grand père sont partis courageusement pour un long périple, où l'horreur, l'angoisse, la peur, la maladie jalonneront ces longues années de guerre, mais leur courage les fera tenir bon.

Le 26 octobre 1918, le brigadier Émile Théophile Fresse, (frère de Julie) incorporé au 12ème régiment d'artillerie, décédera sur un champ de bataille, à Lor (02) aux limites des Ardennes et de la Marne, des suites de blessures par éclat d'obus. Il avait 28 ans, sera inhumé à Rethel. Son dévouement absolu lui vaudra d'être décoré de la croix de guerre, étoile d'argent à titre posthume.

Léon Arnould (beau frère de Julie Fresse), en 1914, sera mitrailleur à Valdahon (25) puis à Belley (01). En 1917, il attrapera la scarlatine, sera hospitalisé en Allemagne, puis transféré à Landau.

Il écrira :" je ne suis pas encore sur le point de revoir mon Girmont, mais je prends patience..."

Finalement il regagnera son village, mais y décédera quelques années plus tard, des suites de ses blessures en 1920. Il n'avait guère plus de 20 ans.

Amé Emile Arnould (mari de Julie Fresse), sera incorporé au régiment d'infanterie. Blessé à deux reprises, et certainement gazé comme son frère Léon,, il décédera en 1939, à l'age de 45 ans, des suites de ses blessures qui le faisaient terriblement souffrir.

Julie Fresse, épouse Arnould a encore connu des moments pénibles et douloureux.

En novembre 1944, son fils Marcel André Arnould s'est engagé comme canonnier, lors de la campagne de la France contre l'Allemagne, puis sera envoyé en Allemagne, en mai 1945, sous l'occupation, et ira en mer quelques mois.

Pour lui, rien ne s'est terminé ainsi, puisqu'il a participé, dès fin 1945, à d'autres actions en Indochine, Cochinchine, puis Cambodge, encore la Cochinchine, passage en mer, puis Noraman.

Le 21 mai 1946, il avait reçu la médaille commémorative avec barète Libération et Allemagne. Il décédera le 13 avril 1954, à Claivivre (24) à l'age de 29 ans, des suites d'une maladie de poumons contractée au cours de ses différents engagements.

Ces difficiles épreuves relatées par Martine Mathiot petite fille de Julie Fresse, ont sensibilisé tous les présents et plus particulièrement tous les membres des familles Fresse Arnould venus exprès pour se souvenir et entendre l'histoire de leurs aieuls.

Puis Jean Marie Manens a fait l'appel des morts pour la France et les petits enfants de Julie Fresse : André et Serge ont déposé la gerbe au monument aux morts.



Ce sont les enfants du village qui ont conclu cette émouvante cérémonie en chantant la Marseillaise.

Jean Marie Manens, maire a lu la lettre du Président de la République

Les membres des familles Arnould Fresse sont venus nombreux écouter et saluer le courage de leurs aieuls morts pour la France.

Les petits enfants de Julie Fresse épouse Arnould ont déposé la gerbe au monument aux morts

De Gauche à droite : Émile Théophile Fresse, mort pour la France, Jules Fresse, (père et beau père des Fresse/Huguel de la vallée du Thillot), et Nicolas Fresse (père de Simone d'Olichamp, de Michel de Pouxeux...), trois frères de Julie Fresse épouse d’Émile Arnould.